Alcool, plume et mort subite

Non, rien à voir avec la nourriture indienne, le jazz ou la pleureuse de service (remarquez que chez les hommes, on a aussi Christophe Maé, dites moi mais qu'est-ce qu'on est gâtés dans notre beau pays! moi je dis, vive la francophonie quand même). Je ne dors plus, j'insomnise, je cauchemarde depuis deux semaines à l'idée que mon avenir en Master 2 dépende d'une toute petite lettre de motivation. Comment juger des qualités intrinsèques d'une personne à partir d'un bout de papier?
J'avais bien dans l'idée de mettre quelque chose du genre "je suis jeune, blonde à forte poitrine et plutôt ouverte... d'esprit". Prometteur non? Mais il paraît qu'il faut exposer nos perspectives d'avenir... Ah. Bon. C'est là que ça se Bretagne (ben oui quoi, nous aussi on a nos nationalistes!). Les idées, j'en ai. Je ne suis pas encore tout à fait débile, bien que blonde, j'ai des résultats pas trop mauvais, surtout quand on considère la dose de travail fournie pour y arriver, et aussi des projets... Où est le problème? Le problème c'est que, dès qu'il y a un enjeu, je stresse, je panique, je m'embrouille. Il faudrait qu'ils nous confient un cahier des charges : "j'aime qu'on me lèche les bottes" --> ton obséquieux, "je veux quelqu'un de décontracté au contact facile" --> petite touche d'humour, etc. Là je suis perdue : cette lettre scelle-t-elle mon destin professionnel? où l'administration nous joue-t-elle un tour à sa façon pour nous faire flipper encore plus, "pasque bon, les inscriptions et les diplômes  on les galvaude pas chez nous!"?
Pour l'instant, je vais devoir me résigner à l'écrire, cette satanée lettre, pour montrer toute l'étendue de ma motivation, et puis on verra bien. S'il ne me prennent pas, ils savent pas ce qu'ils ratent.

Je glandais tout à l'heure devant MTV, quand soudain, paf dans ma face, un clip de M. Pokora. On savait déjà qu'il ne faisait pas de la musique de bonne qualité (voir pas de musique du tout, tout dépend où on place la barre, c'est comme la beauté, c'est subjectif), mais là il a atteint des sommets. Ce n'est pas que je sois particulièrement fan de Justin, surtout au point de vouloir le défendre bec et ongles, même si j'avoue apprécier son dernier album, ayé je l'ai dit, mais l'américanisation a quand même ses limites.
Voilà le topo : une chanson en anglais, où Mat (pour les intimes, dont je ne fais pas partie) ânonne des mots incompréhensibles dans un langage qu'il ne connaît pas bien... Pour masquer le tout, moults effets d'écho et de distorsion qui font passer le rappeur du dimanche pour un parfait rosbif. Ah si, on va dire que je suis de mauvaise fois sinon, mais on comprend quand même qu'il parle d'une fille "dangerous", merci à MTV de noter le titre de la chanson au bas de l'écran, et puis surtout merci les images!
Tiens, parlons-en des images... Le bellâtre y montre son unique talent artistique, c'est à dire qu'il danse, c'est vrai, il faut au moins lui laisser ça! En fond, une représentation d'ondes sonores qui se tordent au rythme de la "musique"... Pour les moins avertis, c'est directement pompé sur "My Love" de Timberlake. Mais quitte à copier, le rescapé de Pop Star ne s'arrête pas là. Question look, chemise et cravate savamment dénouée pour un style "viril décontracté", le tout agrémenté... d'une veste argentée. Mais qui est le styliste qui est passé par là?!!!
C'est bien beau de faire croire aux jeunes qu'ils ont du talent avec vos émissions de télé-réalité, seulement si c'est pour les faire singer des pseudo-artistes américains, où est l'intérêt? Je pense que les Français ont eux aussi un potentiel vocal et musical, tant que Jean-Jacques Goldman se cantonne à écrire et composer, mais surtout pas à chanter... Il serait temps de se bouger les fesses et d'affirmer notre "exception française"!

Ma culture musicale française m'étonne parfois. Moi qui abhorre cette partie de la culture française et francophone, je me découvre des références insoupçonnées. Mais ne croyez pas que je sois opposée à tout ce qui fait la richesse et la fierté de notre beau pays, loin de là! Sur Paris depuis peu, je constate tous les jours la chance que j'ai d'habiter dans une ville aussi riche de culture(s)... et chère aussi, il faut le dire, mais on n'a rien sans rien.
Il est loin le temps des bonnes résolutions, et pourtant, aujourd'hui, j'ai décidé de changer. Peut-être l'approche du printemps? Par changer, j'entends bien entendu "m'améliorer", changer en pure n'est pas très constructif. Donc voilà le nouveau moi, avec beaucoup de l'ancien, mais il est toujours temps de se perfectionner dans la vie (sauf quand on est mort). Je ne vire pas mystique, j'essaie juste de profiter de la vie au maximum en restant fidèle à mes principes. Une espèce de bouddhisme carpe diem quoi. Je devrais peut-être penser à monter une secte, il paraît que ça gagne bien.